Assurance vie multi supports

Contrairement à l’assurance vie mono support (devise euros), l’assurance vie multi supports rend possible l’accès à un large choix de placements : SICAV et FCP (couvrant tous les marchés financiers). Votre contrat pourra être géré de deux manières différentes : la gestion profilée (dite également “déléguée”) et la gestion libre. La première consiste à confier la gestion de son portefeuille à un opérateur spécialiste qui prend les décisions au moment opportun, contraignant le risque dans une fourchette définie au départ. Suivant votre désir de prise de risque, votre patrimoine et votre orientation de placement, vous relèverez d’un panier de fonds dit “équilibré”, “dynamique” ou carrément “offensif”.

La tendance de l’assurance vie multi supports est aux profils équilibrés. Dans ce type de portefeuille, la part d’actions oscille entre 40 et 60 % et le reste, placé en obligations ou produits monétaires, a une performance calquée d’assez près à l’évolution des marchés, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Les fonds profilés équilibrés ont perdu en moyenne 16 % (sur 2002), soit deux fois moins que le CAC 40. En 2003, par contre, ils ont gagné 8,4 % alors que le CAC 40 gagnait 16 %. L’année 2004 a vu les “équilibrés” prendre 4 %, et l’indice boursier de Paris, 6 %.

En prenant davantage de risques sur votre assurance vie multi supports, vous pouvez tenter un profil dit “dynamique”. La part d’actions dans ce type de profil relève des 70, voire 80 %. Ils ont perdu près de 25 % en 2002 et repris 12 % en 2003. Au-delà, lorsque le pourcentage d’actions atteint 90 %, par exemple, le profil est qualifié “d’offensif”.

Si la gestion profilée de l’assurance vie multi supports séduit les épargnants peu familiarisés avec les marchés financiers ou qui veulent éviter les contraintes de la gestion, il est toutefois recommandé de surveiller la manière dont le gestionnaire perçoit les notions de prudence, d’équilibre et de dynamisme, souvent très subjectives d’un cabinet à l’autre, et il importe de surveiller la volatilité des fonds (ampleur de la variation du cours sur une période donnée : une forte baisse, puis une forte hausse le qualifieront de fonds “à risque” comparé à un fond dont l’amplitude est plus linéaire). Il est donc primordial pour le possesseur d’un contrat de connaître la volatilité réelle du profil sur lequel il s’appuie. Selon l’évolution, il est toujours possible de procéder à un arbitrage (fréquence une fois par mois, par exemple), c’est-à-dire diminuer une position pour en renforcer une autre.

Vous préférerez peut-être faire vous-même votre placement d’assurance vie multi supports… Optez pour la gestion libre. Il faut que vous suiviez assidûment les cours afin de faire le choix selon votre analyse de la situation. Avec cette forme de gestion, vous êtes maître de votre investissement, selon que vous souhaitez des supports actions (comportement dynamique), en vous limitant à la zone euro, dans un premier temps, et demain peut-être, envisager des placements outre Atlantique. Vous gardez la totale maîtrise de votre allocation d’actifs au lieu de n’avoir qu’une vision lointaine par la gestion “déléguée”, et quelquefois aucune information sur l’indice de référence utilisé par votre gestionnaire, ce qui est quand même navrant !

N’oubliez pas : l’assurance vie multi supports est avant tout un placement à long terme. Gestion libre ou déléguée, à vous de choisir… Fiscalement parlant, votre intérêt est d’attendre au moins huit ans avant de récupérer votre épargne : 7,5 % d’imposition, au lieu de 35 % durant les quatre premières années et 15 % entre la quatrième et la huitième…